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La récré du dimanche : Israël 3e épisode A table … Mais pas que !

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Après deux dimanches de visites plus touristiques que gastronomiques, il est temps de passer à table et de vous faire partager les expériences gustatives et gourmandes que le ministère du tourisme d’Israël [1] nous avait organisées.Trop contente Mme Pilles [2] de poser avec Uri Jeremias le chef du restaurant Uri Buri [3] qui nous a fait l’honneur de partager notre table pour le déjeuner tout en nous expliquant sa philosophie de la cuisine. Un chef truculent et original, complètement autodidacte, un ancien pêcheur qui a ouvert un des meilleurs restaurants de poissons [3] du pays, en bord de mer sur le vieux port d’Akko autrement dit Saint Jean d’Acre [4] la ville des croisés pour ceux qui se souviennent de leur programme d’histoire et des croisades. 
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Comme on peut le voir la façade n’attire pas particulièrement l’attention et à l’intérieur tout est très simple, mais on fait le détour et le restaurant est plein. La cuisine proposée est presque familiale et ce qui fait son succès c’est la fraîcheur des produits de la mer et la façon de les cuisiner qui met essentiellement en valeur leur goût et leur qualité.

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Simple mise en bouche sucrée salée, petit velouté de champignons, ceviche à l’huile d’olive et aux oignons, anchois saumuré aux olives, saumon sauce soja et sorbet wasabi, mix de légumes et champignons. 

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Salade d’épinards aux agrumes, petite crème aux épinards, crevettes rôties aux artichauts, thon juste poêlé aux oignons.

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Saint-Jacques en cassolette, même que Mme Pilles est allée en cuisine assister à leur préparation. Le tout à partager comme la plupart du temps ici. On vous apporte les plats signature de la maison et vous n’avez qu’à piocher pour déguster ou simplement goûter en fonction de vos envies. En fait des produits simples mis en valeur avec justesse.

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En dessert, un assortiment de sorbets bio, un gâteau au fromage blanc local et kadaïf parfumé au sirop et parsemé de pistaches concassées, d’excellentes glaces maison avec une mention spéciale pour la glace à la cardamome. Uri propose aussi des sorbets et de très bonnes glaces, le tout maison et souvent bio, dans sa petite boutique à proximité du restaurant, juste au cas où vous auriez encore une petite place !

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Et si vous voulez prolonger votre séjour pour visiter les remparts d’Akko vous pourrez loger à l’Hôtel Efendi [5]. Il aura fallu plus de huit années au chef pour réaliser un vieux rêve, restaurer avec amour deux anciennes maisons situées dans les ruelles de la vieille ville pour les transformer en un hôtel/chambres d’hôtes/boutique particulièrement impressionnant avec des plafonds magnifiquement décorés (restaurés par des artisans italiens) des espaces accueillants, sans oublier le spa et le hammam.

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Comme souvent ici le toit de la demeure est transformé en une confortable terrasse avec d’un côté une vue imprenable sur la mer et de l’autre sur le « capharnaüm » de la ville orientale, oui j’exagère mais le contraste est quand même frappant.

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Et j’ai adoré ces tableaux/sculptures. 
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A la réception on m’a bien donné le nom de l’artiste, mais notre ami à tous Mr Google n’a pas voulu m’en dire plus et je le regrette car j’aurais volontiers investi. C’est ballot !



Un peu d’histoire avant de repasser à table.



Sur la route de Saint Jean d’Acre nous nous sommes arrêtés à Haïfa, [6] une ville symbole de la mixité et de la tolérance entre juifs et arabes. 

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Au sommet du Mont Carmel [7], la Promenade Louis [8] offre une des plus belles vues panoramiques sur la baie d’Haïfa et sur son immense port moderne, le plus important du pays, construit pendant la période du mandat britannique [9]. Un petit monument témoigne de la visite en 1898 de l’Empereur Allemand Wilhelm II [10] et de sa femme l’impératrice Augusta Victoria. Il a en effet visité la Terre Sainte en commençant par le Mont Carmel probablement pour y découvrir les maisons, jardins et autres terres agricoles de la colonie allemande de Haïfa, les fameux templiers qui s’y était installés dès 1868.  Le vieux canon turc commémore lui la libération de la Palestine du joug des Turcs en 1918 par les troupes britanniques du général Allenby [11] lors de la bataille de Megiddo. De dos Jo Klein [12] notre guide contemple le paysage avant de nous faire découvrir, juste de l’autre côté de la rue, les magnifiques Jardins Bahaï [13] « une oasis de paix au coeur d’une ville active et dynamique ».

 

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Le Mont Carmel, déjà lieu saint dans l’Antiquité, est le centre mondial de la religion Bahaï. Autour du  Mausolée du Bab, lieu de prière et de méditation interdit au public, 19 magnifiques jardins suspendus en terrasse, mondialement connus, conçus par l’architecte canadien Fariborz Sahb [14] s’étendent sur une longueur d’un kilomètre. Tout est net et parfait, les pelouses bien vertes, les sculptures, les allées de petits graviers, les arbres fruitiers, cactus, oliviers, frangipaniers et autres lauriers roses. Ces jardins sont inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2008.



Allez à table …



Le soir à notre retour à Tel-Aviv nous avons fait l’expérience « Eat with [15] » chez Maya et Jonathan.

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Vous ne connaissez pas encore ce concept imaginé par deux entrepreneurs israéliens, un mix d’eBay, d’Airbnb et de la fourchette ? Et bien c’est une plate-forme Internet où des particuliers proposent via le site de EatWith, [16] un menu complet, entrée, plat, dessert et vin avec un tarif par personne. D’un côté, ceux qui aiment cuisiner reçoivent chez eux des voyageurs pour leur faire découvrir leurs plats préférés, et de l’autre, ceux qui souhaitent s’imprégner de la culture locale et déguster une cuisine maison se retrouvent chez l’habitant et partagent son intimité. 

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Anne et moi après quelques péripéties avec notre chauffeur un peu entêté et qui a eu du mal à trouver l’adresse exacte dans le quartier du marché grec de Tel-Aviv nous nous sommes enfin retrouvées chez un jeune couple, Maya et Jonathan lui cuisinier et elle pâtissière -donc pas tout à fait des amateurs mais peu importe- pour partager un excellent repas, style nouvelle cuisine plutôt internationale que locale, avec 14 inconnus. Heureusement certains d’entre eux parlaient anglais, car pour nous l’hébreu… comment vous dire, et bien c’est de l’hébreu. Nous avons sympathisé avec une dynamique architecte et son mari consultant et ancien chef de Jonathan qui ont même eu la gentillesse de nous reconduire à l’hôtel car notre chauffeur n’avait pas jugé bon de nous attendre.

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Changement de décor le lendemain et très belle surprise. Je dois avouer qu’à l’idée de dîner dans un restaurant vegan, j’y allais avec plein d’à priori, en freinant des 4 fers et à reculons, et oui, je ne suis pas, mais pas du tout fan… Et bien il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis et pis c’est tout. En entrant on se croirait plutôt dans un magasin d’agriculteurs avec ses caisses en bois remplies de légumes et la cuisine ouverte. Ici tout est d’occasion et dépareillé, la vaisselle, le mobilier, les objets divers et variés, les tableaux, bref une déco disparate et vintage.

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En fait je sais pourquoi j’ai tant aimé ce repas chez Zakaim [17]. Les trois frères persans dont le chef Harel ne croient pas à la forme agressive du véganisme, ils ont donc décidé de créer un restaurant qui plairait aux non-vegan et là, c’est sûr, ils ont réussi, allez-y les yeux fermés. Pas de tofu, pas de chantilly à l’eau de pois chiches, pas de seitan et autres choses bizarres et dans l’air du temps comme le soja au goût de viande, les faux fromages et j’en passe. Ici les plats sont inventifs et simples avec des produits de base comme les oignons, les patates douces, les champignons, aubergines et poivrons bref, tous les légumes locaux et de saison parfaitement assaisonnés et épicés avec une subtilité très orientale. On en redemande.

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Dernière expérience pour le déjeuner après la master class d’Uri Scheft [18], très différente et toute aussi enrichissante, le restaurant à la mode Ha’Achim [19]attention il faut absolument réserver c’est toujours plein. Haachim, en  hébreu signifie frères et c’est l’endroit idéal jeune et branché pour le déjeuner, le dîner ou pour sortir le soir.

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Le menu est composé d’un nombre impressionnant de salades maison, mais pas que. C’est le restaurant à choisir pour déguster une cuisine israélienne contemporaine avec d’excellents produits frais, locaux, de saison et pour couronner le tout le personnel est jeune, charmant et efficace. Je vous laisse découvrir tous les plats de notre déjeuner. Heureusement comme toujours c’est une cuisine de partage que l’on déguste au gré de ses envies et de son appétit.

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Des desserts classiques israéliens modernisés

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Si vous aimez ce style de cuisine vous retrouverez beaucoup des recettes que nous avons dégustées dans Salam-Shalom [20] le dernier livre de  Chloé Saada, un livre avec des recettes communes aux musulmans, juifs et chrétiens et comme Chloé le dit si bien, en cuisine il n’y a ni conflit ni religion juste du partage et de l’amour. 

Et si vous avez manqué les épisodes précédents : 
1/ A la découverte de Jérusalem [21]
2/ La master class de hallah [18]
3/ Les marchés de Tel-Aviv [22]
4/ La fin du voyage, dernière récré et dernière découvertes, que du bonheur [23]

Enjoy